Sidonie-Gabrielle Colette, est née le 28 janvier 1873 à Saint Sauveur en Puisaye. Fille du capitaine Jules-Joseph Colette et de Sidonie Landoy (veuve Robineau-Duclos). Elle est la 4ème et dernière enfant de la famille.
Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, « joyau tout en or » de Sido.
« Gabri » ou « Minet-Chéri » comme se plaisait à l’appeler sa mère, Sido, naquit après de longue heures de labeur. Sa petite chambre qui l’accueillit jusqu’à ses 11 ans était au-dessus du porche d’entrée, une pièce sombre « au froid carrelage rouge », près de la chambre de sa nourrice.
Dans cette maison bourgeoise de la rue de l’Hospice (maintenant Rue Colette), elle y vécut une paisible enfance avec ses parents, sa sœur Juliette et son frère Achille, tous deux issus du premier lit de leur mère, et son frère Léopold. La famille a toujours été portée sur la littérature et la musique.
L’apprentissage du piano était obligatoire, telle une religion (entre 1919 et 1925, Colette collaborera avec Maurice Ravel). D’ailleurs, il est à noter qu’il découle une certaine musicalité dans l’œuvre de Colette lorsque celle-ci est lue à haute voix. C’est dans la musique que Colette aurait aimé plonger et vivre. C’est finalement l’écriture qu’elle choisira… ou que l’on choisira pour elle.
Colette poursuit son enfance entre l’école, la nature généreuse de la campagne poyaudine qu’elle affectionne, jusqu’à son départ du village. En effet, la situation financière est peu brillante et de 1880 à 1890, la ruine se profile. C’est en 1891 que toute la famille (sans Juliette, mariée au docteur Roché) part s’établir à Châtillon-Coligny où vivent déjà les frères de Colette.
C’est là-bas qu’elle y rencontrera Henry « Willy » Gauthier-Villars, fils d’un ami de son père.
Le 15 mai 1893, ils se marient à Châtillon avant de partir pour Paris, quai des Grands-Augustins. Les débuts du mariage ne sont guère un ravissement pour Colette, qui a la nostalgie de la vie campagnarde :
"Ce grand mal, la vie citadine, ne pouvait durer, il serait guéri miraculeusement par ma mort et ma résurrection, par un choc qui me rendrait à la maison natale, au jardin, et abolirait tout ce que le mariage m'avait appris..." (mes apprentissages).
Ce n’est qu’en 1895 que Willy, retrouvant des cahiers noircis d’écriture des souvenirs d’école de son épouse (qu’il lui avait « commandé ») que ce dernier se rend compte de l’or qui dormait dans les souvenirs de Colette.
"Nom de Dieu! grommela-t-il, je ne suis qu'un con ! Il rafla en désordre les cahiers, sauta sur son chapeau à bords plats, courut chez un éditeur... Et voilà comment je suis devenue écrivain." (Mes apprentissages).
De Gabrielle à Colette
Dès 1900 et la première publication de Claudine à l’école, c’est le succès… pour Willy, d’abord. Ce dernier, en plus de sa carrière d' »écrivain », est également critique musical et il ouvre la porte des salons pleins d’artistes et de personnages de la haute société, à Colette. Elle mènera alors une carrière théâtrale (music-hall, pantomime), commencera à gagner de l’argent et en 1910, divorcera de Willy.
Ce changement de vie est une véritable libération. Colette se dévoile, se découvre. Elle multiplie les relations sentimentales, parfois homosexuelles, et poursuit dans sa vocation d’écrivaine.
En 1912, elle épouse Henry de Jouvenel, avec qui elle aura son seul enfant : Colette Renée de Jouvenel. C’est son mari qui l’enjoint à donner quelques billets et reportages au journal le Matin où il travaille. Voilà Colette reporter (elle couvrira même la Première Guerre en allant rejoindre son mari à Verdun et jusqu’en Argonne) puis directrice littéraire du journal.
Après son divorce d’avec Henry de Jouvenel en 1923, elle épousera en 1935 Maurice Goudeket, rencontré 10 ans auparavant. Lorsque la Seconde Guerre éclate, le couple se rendra en Corrèze chez la fille de Colette, avant de revenir sur Paris, de repartir pour Saint-Tropez (après la libération de Maurice, qui fut arrêté par la Gestapo pour ses origines juives ) puis de rentrer à Paris en vivant dans la semi-clandestinité et poursuivant l’écriture pour des journaux collaborationnistes.
Après la guerre, Colette entre à l’unanimité à l’académie Goncourt dont elle en devient la première femme présidente en 1949. En 1953, elle reçoit l’ordre national de la Légion d’Honneur.
Sa polyarthrite, qu’elle subit depuis des années, l’enferme dans ses appartements du Palais Royal. Elle s’éteindra le 3 août 1954. Sa réputation, connue de tous, la privera d’un enterrement religieux. Qu’à cela ne tienne : la France saura l’honorer en lui accordant des obsèques nationales. Elle sera la première femme à laquelle la République le permet. Elle repose au cimetière du Père-Lachaise avec sa fille.
Dès le 28 janvier 2023 et le dévoilement d'un buste en son honneur dans le jardin d'en face de sa maison natale à Saint Sauveur en Puisaye, les événements et expositions se poursuivront tout au long de l'année.