En Puisaye-Forterre, explorez l’histoire fascinante des églises ornées de peintures murales, dans l’Yonne et la Nièvre, en Bourgogne, où le patrimoine artistique et culturel se dévoile dans chaque village.

Vidéo promotionnelle du réseau des peintures murales de Puisaye-Forterre.
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L’Héritage de l’Ocre en Puisaye

Pour comprendre pleinement l’éclat des peintures murales, il est essentiel de se plonger dans l’histoire de l’ocre en Puisaye. Cette terre a été le berceau de l’extraction d’ocre, fournissant les pigments qui ont donné vie à d’innombrables chefs-d’œuvre artistiques. L’utilisation subtile de ces pigments dans les peintures murales des églises ajoute une dimension unique à ces joyaux architecturaux.

C’est à Parly, Diges ou encore Sauilly que l’on extrayait la poudre minérale de ce sol riche. D’abord sous forme d’amalgame, la pierre était broyée afin d’obtenir la poudre, essentielle à la peinture. Cette poudre de pigments ainsi faite, cette dernière était chauffée. Selon le degré et les minutes de cuisson, la couleur changeait, passant du jaune à l’orange puis rouge ou marron.

15 églises et 12 siècles d’histoire et d’art

Si les plus anciennes peintures murales remontent au début du XIIe siècle, certains édifices sont, eux, plus anciens encore, comme l’église Sainte Geneviève de Lindry dans l’Auxerrois, bâtie au IXe siècle puis reconstruite au XVIe. L’église Saint Marien de Mézilles, date quant à elle, du XIe, et possède des vestiges romans dans le chœur.

Tour à tour romane, comme les églises Saint Sébastien de Parly ou Saint Pierre de Moutiers-en-Puisaye, ou gothique comme les églises Saint-Loup de Troyes de Bléneau ou Saint-Mammès de Perreuse, les églises et chapelles du réseau des peintures murales recèlent des trésors architecturaux.

Une politique ferme pour la préservation des œuvres picturales dans plusieurs églises a été engagée afin de mettre à jour ce patrimoine, parfois découvert par hasard sous le badigeon. Plusieurs organisations comme des associations, des fondations, et des établissements publics ont permis la révélation de ces peintures, dès le début du XXe siècle.

Les églises et villages du réseau :

  • L’église Saint-Loup de Troyes à Bléneau
  • L’église Saint-Germain de la Ferté-Loupière
  • L’église Sainte-Geneviève de Lindry
  • L’église Saint-Roch de Louesme
  • L’église Saint-Marien de Mézilles
  • L’église Saint-Pierre de Moutiers-en-Puisaye
  • L’église Saint-Sébstien de Parly
  • La chapelle-Saint Baudel de Pourrain
  • L’église Saint-Fiacre de Ronchères
  • L’église Saint-Amand à Saint-Amand-en-Puisaye
  • La chapelle Sainte Anne de Saint-Fargeau
  • L’église Saint-Prix de Saints-en-Puisaye
  • L’église Saint-Mammès de Perreuse
  • L’église Notre-Dame de l’Assomption de Villeneuve-les-Genêts
  • L’église Saint-Benoît de Villiers-Saint-Benoit

Les peintures murales : Entre savoir-faire, art et message

Dans chacun des édifices, les peintures murales sont le fruit d’une maitrise de l’ocre en Puisaye. Les couleurs révélées sont tantôt froides, tantôt chaudes. Elles découlent d’un long travail de l’extraction à la calcination, jusqu’au traitement des pigments pour pouvoir appliquer lesdites couleurs sur les murs.

Ce n’est que le début de la révélation artistique : le décor est posé, les personnages sont représentés et la peinture murale devient une scène riche, biblique, transposant par l’image un message religieux compréhensible par la personne qui le regarde. Selon les époques, le paroissien sera plus ou moins lettré et n’aura pas l’opportunité de se plonger dans les Saintes Écritures. Alors l’image vient passer le message à la personne qui la contemple.

Se retrouvent alors, dans plusieurs édifices religieux, des scènes similaires : les Trois Morts et les Trois Vifs, la Vierge à l’Enfant, la Passion du Christ, les quatre Evangelistes, Saint Michel et d’autres personnages et scènes.

La Ferté-Loupière et Moutiers-en-Puisaye : Deux joyaux de peinture a fresco

Alexandra Laurent
La danse macabre de la Ferté-Loupière, joyau des peintures murales

L’église Saint-Germain de la Ferté-Loupière abrite d’exceptionnelles peintures murales de la fin du XVème siècle et du début du XVIe siècle en particulier, l’une des rares Danses Macabres existant en France. Sur 25 mètres de long, se déroule un cortège de 19 couples de Vivants et de Morts entraînés par un orchestre de trois musiciens et un écrivain. Nous retrouvons alors divers personnages représentatifs à la foi du territoire de l’époque : le Pape, l’Empereur, le Ménestrel, le Laboureur, le Moine… Elle est sans aucun doute la Danse Macabre la mieux préservée de France.

Dans toute la nef de l’église Saint-Pierre de Moutiers-en-Puisaye, nous admirons le plus grand ensemble de peintures murales de Bourgogne (200m²). Sont illustrés : une procession, la Genèse, la vie de Saint Jean-Baptiste, la lapidation de Saint Etienne, le Déluge… Découverte en 1982 sous une couche de badigeon, elles ont été restaurées pendant plus de 12 ans par Hisao Takahashi, un restaurateur japonais installé à Autun.

Alexandra Laurent
Peintures murales de l'église de Moutiers-en-Puisaye

Foire aux questions du réseau des Peintures Murales de Puisaye-Forterre :

Comment visiter une église du réseau ?

Si l’église n’est pas ouverte, nous invitons à contacter la mairie de la commune dont dépend l’édifice ou directement auprès de l’Office de Tourisme de Puisaye-Forterre au 03 86 44 15 66.

Y-a-t-il des événements organisés dans les églises ?

Hormis les événements religieux, certaines églises peuvent accueillir, dans le courant de l’année, des expositions (comme l’exposition de Denis Brenot sur le réseau des peintures murales), des concerts, des spectacles. Pour rester informé, inscrivez-vous à notre lettre d’informations “l’agenda de Puisaye tourisme” ou rendez-vous dans notre agenda.

Existe-t-il d’autres églises avec des peintures murales remarquables ?

D’autres églises hors réseau peuvent également disposer de peintures murales. Vous aurez, par exemple, la chapelle Notre-Dame de Pitié à Saint-Martin-sur-Ouanne, l’église Notre Dame de l’Assomption à Malicorne avec son décor digne d’un théâtre renaissance. Ou encore l’église Saint Barthélémy à Chevillon, qui possède quelques peintures murales, dont un litre : un bandeau noir, indiquant qu’un seigneur (de Courtenay) y est enterré.

Que visiter près de la Ferté-Loupière ?

Dans le charmant village de la Ferté-Loupière, outre l’église, les différents sites d’expositions d’Acanthe vous attendent. Tout d’abord, la galerie, est ouverte toute l’année et chaque mois, un nouvel artiste expose ses oeuvres. L’été, l’atelier du photographe et la grange du Prieuré accueillent d’autres expositions. Le jardin du Prieuré, ouvert toute l’année, joliment arboré et aménagé entre espaces floraux et espaces potagers. À quelques minutes du village, le château de Montigny à Perreux  est ouvert d’avril à septembre et le musée d’art hors les normes “la Fabuloserie” vous enchantera.

Que visiter près de Moutiers-en-Puisaye ?

À Moutiers-en-Puisaye, la poterie de la Bâtisse est ouverte toute l’année. Vous y découvrirez un des plus anciens fours de potier de l’Yonne. À quelques minutes, le charmant village de Saint-Sauveur-en-Puisaye, pays de Colette, vous plongera dans l’histoire de l’écrivaine, grâce à sa maison natale et son musée. Plusieurs randonnées sur Moutiers-en-Puisaye, vous offriront de jolis points de vue.

Que visiter autour des églises du réseau ?

Les églises recensées parsèment la Puisaye-Forterre et un large choix de sites s’offre à vous :

À l’est, Auxerre, sa cathédrale, son abbaye et l’Auxerrois avec ses vins sont à découvrir. Au sud, la Nièvre, le Morvan, Pouilly sur Loire ou encore Vézelay vous tendent les bras. À l’ouest, le Loiret avec le canal de Briare, sa ville de Briare-le-Canal et les premiers châteaux de la Loire. Au nord, Joigny et le Jovinien.

D’autres églises à vous conseiller ?

Oui, certaines églises se démarquent de par leur singularité. Celle de Toucy, construite sur d’anciennes fortifications est à découvrir les samedis matin en juillet et août. Celle de Treigny, surnommée la “Cathédrale de la Puisaye”. Mais aussi celle de Saint-Sauveur-en-Puisaye qui a la particularité d’être sans clocher.

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